A qui profitent les « caisses noires » du patronat ?

dimanche 21 octobre 2007
par  sudeducationalsace
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Communiqué de l’Union syndicale Solidaires


Depuis le 26 septembre une enquête est ouverte par la brigade financière sur les retraits en liquide effectués par le patron de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), Denis Gautier-Sauvagnac, jusqu’à hier chef de file de la délégation du Medef pour les conférences « sociales » tripartites. Les sommes sont importantes (17 millions estimés à ce jour) et les investigations se poursuivent.

Les bouches s’ouvrent et on apprend maintenant que des centaines de millions d’euros sont mis en réserve comme caisse de résistance par le patronat de la métallurgie : cette pratique aurait été généralisée après le mouvement social de Mai 68 ! Les responsables de l’UIMM déclarent maintenant que ces fonds servent aussi à « fluidifier les relations sociales » ; dans le langage patronal, cela veut dire : aider certains syndicats à être plus conciliants et favoriser la signature d’accords qui s’appliquent même s’ils sont signés par des organisations minoritaires !

Mais il est quand même curieux que les faits avérés pour l’instant (retraits de fonds importants en liquide mettant en cause un responsable patronal) donnent lieu à des commentaires jetant la suspicion généralisée sur le mouvement syndical alors même que ce sont des responsables patronaux qui sont en cause ! Ce sont les mêmes qui se plaignent du « coût » du travail et des charges des cotisations sociales et qui, dans le même temps, remplissent des « caisses noires » !

Le patronat a toujours eu deux fers au feu pour faire face au mouvement syndical et aux luttes sociales ! Le fait syndical est toujours contesté et ce sont des entraves quotidiennes, des pressions exercées sur les militant-es syndicaux pouvant aller jusqu’au licenciement ou les poursuites judicaires ; dans le même temps les patrons cherchent aussi à se concilier les faveurs de certains syndicalistes.

Ces faits renforcent la détermination de l’Union syndicale Solidaires à agir pour que les règles de la représentativité syndicale changent : elles doivent reposer sur le libre choix des salariés pour l’organisation syndicale dans laquelle ils se reconnaissent et non plus sur une présomption irréfragable établie il y a plus de 40 ans, qui favorise certains indépendamment de ce qu’ils représentent.

Cela suppose l’abrogation de l’Arrêté du 31 mars 1966 pour le secteur privé, l’abrogation de la loi Perben de 1996 (pour la Fonction publique), la liberté de candidature pour le 1er tour pour toute organisation syndicale indépendante et légalement constituée, la détermination de la représentativité à tous les niveaux sur la base des résultats aux élections professionnelles et l’attribution de moyens matériels et financiers en toute transparence et en toute équité sans favoritisme, ce qui n’est pas le cas actuellement. Parallèlement, il faut en finir avec la possibilité d’accord minoritaire. C’est cette réglementation qui a incité des patrons à créer des syndicats « maison » et à s’acheter les bonnes grâces de quelques-uns. Au contraire, il faudrait que pour être valide, un accord soit signé par des syndicats représentant une majorité des salariés.

L’actuel Président de la République s’était engagé à changer ces règles anti-démocratiques : il est temps de passer des promesses aux actes !

le mardi 16 octobre 2007

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