samedi 10 octobre 2020
par  sudeducationalsace
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Intervention de Sud éducation Alsace :

Nos collègues et camarades de Mlle, mis-es en cause pour leur participation à des rassemblements contre la mise en place des E3C, passent depuis lundi 12 octobre en Conseil de discipline au rectorat de Poitiers. Ce sont d’abord trois, puis finalement quatre collègues qui ont été convoqué-e-s. En faisant ce choix, le rectorat et le ministre Blanquer ont décidé de franchir un cran supplémentaire dans la répression et indiquent clairement leur volonté de « faire un exemple » afin de passer en force.

Car ce qui est reproché à nos camarades, c’est bien évidemment le fait d’user de leurs libertés syndicales. Aladin, Cécile, Sandrine et Sylvie sont en lutte pour le droit de grève et de manifestation. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est bien la criminalisation de toute forme de contestation au sein de l’Education Nationale, comme le prouve la procédure mise en place par l’administration pour intimider nos camarades :

  • deux suspensions consécutives de 4 mois, à titre conservatoire
  • des enquêtes administratives uniquement à charge, avec très peu d’éléments factuels et incapables d’apporter la preuve d’une quelconque faute grave justifiant la suspension de nos camarades
  • une préparation « à l’aveugle » des CAPA disciplinaires
  • des conseils de discipline qui ont duré 7 à 8 heures
    Notre camarade Yann a lui aussi fait les frais de ces procédures arbitraires, basée sur des dossiers vides, puisqu’il a été licencié alors qu’aucune sanction n’a été proposée à son encontre.

Pourtant, c’est bien le ministre qui est responsable de ce qui s’est passé à Mlle en voulant, encore une fois, faire passer en force ses réformes. Ce même ministre qui profite cyniquement de la crise sanitaire pour museler toute contestation, en submergeant nos collègues et les élèves de travail et d’injonctions contradictoires, en instaurant une instabilité et une insécurité permanente au sein de nos établissements.

La répression anti-syndicale ne touche pas seulement l’Education Nationale. Rappelons Anthony Smith, responsable syndical à l’Inspection du Travail, Alexandre El Gamal de la RATP, Éric Bezou de la SNCF, Yann Gaudin de Pôle Emploi, des soignantes du Rouvray ou de Livry-Gargan, Gaël Quirante ou Vincent Fournier de la Poste, Roga et Victor à l’université de Nanterre etc...

De manière générale, ce sont les libertés syndicales et les libertés individuelles qui sont attaquées par le gouvernement qui n’a plus aujourd’hui d’autre légitimité que celle de la violence ni d’autre moyen que la répression afin de faire plier le mouvement social et toutes formes de contestation.

Face à ces violences institutionnelles, notre arme est la solidarité.
Nous exigeons l’abandon immédiat des poursuites et des sanctions à l’encontre de tous nos camarades !
Monsieur le Ministre, c’est un message de combat que nous vous envoyons aujourd’hui : on ne vous laissera pas faire !

On ne touche pas à nos camarades, Sandrine, Sylvie, Cécile et Aladin !

Intervention de Yann :

Ce lundi, avec Sud Education Alsace, nous étions devant le rectorat de Poitiers où s’est déroulé la première CAPA disciplinaire des 4 de Mlle.

Le rassemblement était une réussite, des personnels de l’éducation sont venus de toute la France pour soutenir nos camarades réprimés : plus de 1500 personnes selon la fédération de SUD éducation.

Les conseils de discipline dureront encore jusqu’à vendredi. Nous devons rester mobilisé.e.s jusqu’à la fin.

Cette attaque sans précédent vise à criminaliser la grève et les piquets de grève dans les établissements scolaires.
Comme ici à Strasbourg, où j’ai été licencié pour avoir soutenu un piquet de grève à l’initiative des lycéens.

Le schéma de la répression est le même.

Suspension sur des soupçons pour une enquête administrative.
Un dossier vide, sans preuve de faute, avec pour seule charge la parole d’un chef d’établissement.

Mais je ne parlerai pas d’injustice, je ne parlerai que de rapport de force.

A force de mobilisation nous avons réussi à repousser le licenciement jusqu’au dernier jour de mon contrat.

Pour les 4 de Mlle, nous pouvons faire mieux. Nous pouvons obtenir la relaxe en relayant le message de combat porté par l’union syndicale solidaire et l’intersyndicale avec eux.

Le droit ne freinera pas les chefs d’établissement, les recteurs et rectrices ou le ministre de l’éducation nationale Jean Michel Blanquer.

Au contraire.

Il n’y a que la solidarité et la lutte qui sont nos meilleures armes pour faire pencher ce rapport de force en notre faveur.

On ne touche pas à nos camarades, Sandrine, Sylvie, Cécile et Aladin !


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