« L’humanité se doit de donner à l’enfant le meilleur d’elle-même ». Déclaration des droits de l’enfant, 1959.
En mars 2010, le ministère annonçait la pérennisation et la stabilisation du paysage institutionnel des RASED. La sédentarisation des enseignant- es « hors classe » : enseignant-es spécialisé RASED, coordinateur et animateur pédagogique, personnels affectés à d’autres fonctions… Le désengagement et la casse du gouvernement met à mal le service public d’éducation. En effet, puisque le dogme, prôné par le gouvernement et son président, du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite « doit » s’appliquer, il faut alors trouver des marges de manœuvre au détriment de la qualité du service public d’éducation. Le service public d’éducation n’est plus vu qu’en termes de « leviers d’emplois » ou autre « gisements d’efficience ». En clair : faisons fi de la pédagogie et des préoccupations des parents et des élèves et cherchons à supprimer des postes.
L’exemple de la gestion actuelle des RASED en est une illustration dramatique. Après avoir saupoudré des aides ponctuelles et à la carte, surchargé la journée scolaire des élèves les plus fragiles, démantelé les RASED (suppression de 3 000 postes cette année), externalisé l’échec scolaire, dénigré les enseignant-es des RASED, en mai 2010, le scénario se précise et prévoit la suppression des maîtres G, des maîtres E, et même la disparition des psychologues scolaires, ceux-ci étant aujourd’hui transférés au Conseil Régional. Les services de la MDPH croulent sous la demande des parents. Les délais sont passés de un à deux ans d’attente et les services de PMI ne sont plus à même de répondre à tous les besoins de ces enfants. Les AVS ( assistant-es de vie scolaire) déjà en nombre insuffisant et sans formation, démissionnent face aux difficultés de ces emplois , d’autant plus qu’il s’agit d’emplois précaires.
L’institution flanche, les enseignant-es sont débordés et se désolent de ne pouvoir accompagner comme il se devrait ce public particulier. L’aide personnalisée a été imposée mais elle n’est qu’un leurre, qui rationnent les moyens et nous savons tous que seule une structure comme le RASED peut permettre à ces élèves en difficulté de prendre goût et de progresser à l’école.
L’école que SUD éducation défend n’est pas celle qu’on nous propose. Loin de nier les spécificités des élèves, notre idée de l’école s’appuie sur une pédagogie efficace ayant pour but l’acquisition des savoirs et l’émancipation des individus. Alors oui, cette école-là coûte cher mais ce n’est rien par rapport à la misère sociale que peut engendrer la marchandisation de l’éducation. Nous défendons un modèle d’école pour la construction d’une société solidaire. Et ça, ça n’a pas de prix !
Commentaires