Voulons-nous vraiment gagner, un jour ?

Lettre ouverte aux autres organisations syndicales de l’Éducation nationale ainsi qu’aux personnels – syndiqués ou non – de l’académie.
jeudi 9 février 2012
par  julien
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Le 2 février 2012

Cher-e-s camarades, Cher-e-s collègues,

La situation est aujourd’hui grave, chacun s’accorde là-dessus. Régulièrement nous nous adressons à l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale pour alerter sur tel ou tel recul, telle ou telle attaque inadmissible contre nos statuts, nos conditions de travail et de rémunération, nos missions. Nous vous épargnerons la (trop) longue liste des “réformes” – de droite ou “de gauche” d’ailleurs – qui n’ont eu de cesse de mettre à mal notre service public d’éducation.

La saignée répétée des suppressions de poste, année après année, nous n’avons pas réussi à l’endiguer par une mobilisation forte et déterminée des personnels. C’est un fait incontestable. Certes, nous avons beaucoup battu le pavé… mais depuis 2003, de journée d’action,en journée d’action, la lutte des salarié-es de l’Éducation nationale n’a jamais pris le chemin, de la victoire.

Autre fait incontestable, le champ syndical de l’Éducation nationale reste dominé par un syndicalisme majoritaire. Et les dernières élections professionnelles n’ont pas remis en cause cette configuration. En général les états-majors de l’une ou l’autre des organisations majoritaires décident, seuls, des formes, des rythmes et des modalités pour mobiliser les personnels. Les autres organisations syndicales et les personnels, ont pour seul choix de se rallier, ou pas. C’est une bien curieuse conception du travail unitaire !

Dans la période actuelle, on se retrouve ainsi avec des grèves journalières, espacées et souvent sectorielles. Il serait préférable de prendre le temps d’analyser la situation, pour transformer en lutte coordonnée le malaise évident des personnels face à la casse du service public d’éducation. Il est de la responsabilité des syndicats de proposer des perspectives gagnantes, dans l’unité intersyndicale et intercatégorielle.

Qu’on nous comprenne bien : Le U de notre sigle, pour “Unitaire”, n’est pas choisi par hasard. Nous pensons que l’unité intersyndicale est déterminante pour permettre des mobilisations fortes. Mais bien au-delà de l’unité impulsée par les appareils, c’est l’unité des personnels qui est fondamentale pour atteindre des hauts niveaux de luttes. Car c’est un autre fait incontestable que les plus puissantes mobilisations qu’a connu notre secteur professionnel – instituteurs/trices en 1987, Seine-Saint-Denis en 1998, Gard en 2000, contre le plan Fillon en 2003 entre autres exemples – ont reposé sur l’autoorganisation des personnels, réunis en assemblées générales souveraines, en coordinations, par delà les appartenances syndicales. Tous ces mouvements ont pu durer et s’amplifier parce que les organisations syndicales ont suivi les impulsions données par la base des grévistes. Pourquoi ne pas mettre à l’ordre du jour de telles perspectives de mobilisation ? De la même façon : pourquoi refuser aujourd’hui de poser la question des modalités de la grève (et notamment de sa reconduction) directement aux personnels ? Pourquoi sur des constats quasi unanimes, entre contre-réformes et reculs des droits, n’arrivons nous pas à construire des actions réellement offensives ?

Aujourd’hui AUCUN syndicat de l’Éducation nationale n’est capable, seul, de faire gagner les personnels sur leurs revendications : il est vraiment plus que temps d’engager un véritable débat sur nos stratégies respectives. Avant qu’il ne soit trop tard. Nous sommes disponibles pour toute initiative en ce sens.

Le bureau de SUD Éducation Alsace

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