Orientation scolaire : des attaques sans précédent !

vendredi 8 janvier 2010
par  sudeducationalsace
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Orientation, on s’y perd !

Jamais le mot « orientation » n’est autant apparu dans les discours d’un président de la république, ni même dans ceux d’un ministre de l’éducation nationale. Mais derrière ce mot, pour eux, il est question de procédures, de gestion de flux et d’insertion alors que les élèves et les familles attendent conseil individualisé, aide à la construction de parcours scolaire et de parcours de vie. On cherche d’ailleurs vainement dans les réformes annoncées, les mesures qui permettraient de répondre à ces attentes. En revanche se dessine, pour l’aide à l’orientation, une forme d’organisation qui n’aura plus grand-chose à voir ni avec le service public, ni avec l’intervention de personnels de l’éducation nationale formés et qualifiés, capables de relier aide à l’adaptation au collège et au lycée, contribution à la réussite de tous, élaboration et réalisation de projets ambitieux pour chacun-e.

Qui va aider les jeunes pour leur orientation ?

Les centres d’information et d’orientation (CIO) et le corps des conseillers d’orientation psychologues (COP) sont en voie d’extinction : moyens de fonctionnement régulièrement réduits, recrutement d’un COP pour 6 départs en retraite, transfert des missions vers les enseignant-e-s...

Qui pour les remplacer ?

- Les enseignant-e-s, dont les missions actuelles vont s’alourdir d’une mission d’information et d’orientation : au-delà d’une surcharge de travail, cette tâche pour laquelle ils ne sont pas préparés les place dans une situation et un positionnement difficilement tenables. En effet, quelle part d’objectivité pourront-ils développer dans ce rôle alors qu’ils sont aussi évaluateurs ?

- Des plateformes téléphoniques et multimédia où seraient mélangés différents opérateurs appartenant aux services de l’orientation et de l’Onisep mais aussi d’autres opérateurs de l’insertion (missions locales, pôle emploi, chambres consulaires…) Un véritable conseil en orientation ne peut se limiter à un « service dématérialisé » il nécessite une véritable relation humaine et un suivi.

- Des organismes privés et des associations qui pourraient être labellisés. Soumis à rentabilité, leurs intervenants seront contraints à des objectifs chiffrés.

- Quelles connaissances auront-ils de l’école et des élèves ? Quelles garanties d’indépendance pour les familles, et à quels coûts ?

L’orientation est bien plus complexe qu’un simple accès à l’information, elle a à voir avec la construction de soi, la formation de la personnalité, les déterminants sociaux, la confiance en soi, le rapport aux études et l’évolution des métiers et des formations. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons une reprise du recrutement des C.O.P - personnels qualifiés ayant reçu une formation pluridisciplinaire de haut niveau - à hauteur des besoins, et le maintien des réseaux des C.I.O sur tout le territoire.

Mieux orienter : avec la réforme du lycée, on en est loin…

- Un calendrier de mise en application à marche forcée. Fin décembre 2009, les élèves de troisième n’ont toujours aucune information quant à l’organisation des études au lycée. Comment dans ce contexte préparer une « orientation plus progressive, plus ouverte et plus juste  » comme le prétend le ministre.

- L’orientation annoncée comme une préoccupation centrale. En réalité, il n’est question que d’information, aucune des mesures proposées (classe passerelle, stages de vacances, accompagnement personnalisé, revalorisation de certaines filières) ne permettra de régler les problèmes réels de l’orientation des jeunes : la filiarisation, la sélection et les difficultés d’affectation dans une école qui reste une machine à trier.

- Des lycéen-ne-s pris-es comme des « demandeurs d’emploi » : le ministre préconise l’organisation de forums de l’emploi dans chaque établissement. Il n’est plus question de forums des métiers et des formations. Le choix des mots a son importance : on est bien ici dans une logique où on fait reposer sur l’école la responsabilité des difficultés actuelles d’insertion des jeunes.

L’école n’est pas une entreprise !

L’éducation / l’orientation ne sont pas des marchandises !


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Tract fédéral orientation

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