Avec ou sans papiers, tou(te)s uni(e)s : motion du congrés 2009 de sud éducation

mardi 19 mai 2009
par  sudeducationalsace
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La politique de la France en matière de migrations est en parfait accord avec celle décidée au niveau de l’Europe, qui se transforme en une véritable forteresse et met en œuvre des moyens démesurés pour empêcher l’accès à son territoire et expulser les sans-papiers.
 
Le caractère essentiellement sécuritaire du traitement des flux migratoires entraîne des milliers de morts, et les choix économiques mis en œuvre maintiennent le continent africain en marge du développement. Les accords bilatéraux entre la France et les pays traditionnellement fournisseurs de main d’œuvre les placent dans l’obligation de réprimer eux-mêmes les flux migratoires en direction de la France en échange de maigres subsides. Les camps de rétention, où sont entassés les migrants, se multiplient aux portes de l’Europe (Mauritanie, Lybie, etc.)
 
 

Voulue par Sarkozy, mise en place par le gouvernement Fillon et menée salement, hier par Hortefeux « sans état d’âme », aujourd’hui par Besson également « sans état d’âme », c’est de la xénophobie d’État. Une politique indigne qui, en stigmatisant l’étranger, incite au racisme et au communautarisme.

En France, comme dans toute l’Europe, des femmes, des hommes et des enfants vivent dans la peur quotidienne d’être arrêtés, puis enfermés dans un centre de rétention avant d’être expulsés, simplement pour un défaut de papier.

Les luttes, dans les entreprises, des travailleurs sans-papiers, qui se sont multipliées depuis un an ont donné à la fois un nouvel éclairage et un nouveau souffle dans le combat pour la régularisation des sans-papiers.

Aux valeurs humanistes de l’application des Droits de l’Homme se sont ajoutées les valeurs de solidarité ouvrière, de lutte de classe : il s’agit bien de défendre l’égalité des droits de tous les travailleurs. Loin de s’opposer, ces deux conceptions sont complémentaires.

Le projet du gouvernement est de faire basculer l’immigration familiale vers une immigration professionnelle. Cette politique de « l’immigration choisie » bouleverse les stratégies des luttes pour la régularisation. L’empilement des circulaires ministérielles, au gré de l’actualité, permet à l’administration des décisions d’une opacité et d’un arbitraire débridé.

Le gouvernement n’ignore pas que les sans-papiers travaillent pour survivre. Ils sont des milliers dans la restauration, l’hôtellerie, l’agriculture, le bâtiment, l’aide à la personne, le gardiennage... Leurs conditions d’exploitation tirent l’ensemble des salaires et des droits sociaux de ces secteurs vers le bas. Les autorisations de travail sont soumises au bon vouloir du préfet sur la base d’une liste des métiers très réduite et qui dépend de l’origine du demandeur. Travailleurs illégaux, dans une totale dépendance vis à vis de leurs patrons, ils sont confrontés à la précarité, la surexploitation et le non-droit. La politique du gouvernement s’inscrit dans une perspective utilitariste. N’est acceptable que l’étranger perçu comme rentable pour l ’économie française. Cette logique s’inscrit dans la logique libérale qui tend à imposer flexibilité et précarité à l’ensemble du salariat.

Laisser perdurer les inégalités entre travailleurs, c’est affaiblir l’ensemble du monde du travail.

Pour imposer sa politique xénophobe, le gouvernement tente d’enrôler les agents des services publics (Inspection du travaill, Assedic, ANPE, Sécurité sociale, travailleurs sociaux, Éducation Nationale, La Poste, etc.) dans le contrôle policier des étrangers.

Nous nous engageons collectivement à faire de la lutte des travailleurs sans-papiers pour leur régularisation l’une de nos priorités, afin d’y jouer un rôle moteur, d’intervenir dans un sens anti-utilitariste et pour l’égalité au travail.

Dans l’unité, il faut mettre notre syndicalisme au service du renforcement de ces luttes dans chaque département

- Les syndicats SUD Éducation se donneront les moyens de renforcer les équipes locales investies sur cet enjeu, en dégageant du temps et des militants, par le biais de décharges syndicales par exemple.

- SUD Éducation favorisera la création de permanences interprofessionnelles « travailleurs sans-papiers » partout où cela est possible avec les syndicats Solidaires locaux, avec d’autres organisations syndicales, en lien avec les associations de défense des immigrés, les Collectifs de sans-papiers, les réseaux locaux.

- Les syndicats SUD Éducation inciteront et participeront à une coordination horizontale entre les RESF locaux, les associations de défense des sans-papiers et les organisations syndicales investies dans ce domaine pour établir une réelle collaboration, échanger informations et stratégies, et faire front commun face aux préfectures et aux ministères.

Le soutien à la lutte des sans-papiers est la garantie d’un renforcement de la capacité de lutte de l’ensemble des travailleurs.

Nous exigeons :
- la liberté de circulation et d’installation ;
- la régularisation de tous les sans-papiers ;
- l’arrêt immédiat des expulsions ;
- la libération de toutes les personnes emprisonnées pour défaut de papiers ;
- la fermeture des centres de rétention ;
- un véritable droit d’asile ;
- l’abolition de la double peine ;
- le respect de l’état de droit et la fin des mesures répressives d’exception en France Outre-mer ;
- la suppression du délit de solidarité à l’encontre des personnes et organisation solidaires des sans-papiers.


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