Sans-papier, sans droit....allons nous laisser faire ? Mobilisation et lutte collective

mardi 24 juin 2008
par  sudeducationalsace
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Communiqué de presse fédéral de SUD Education suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes

 

Les évènements dramatiques survenus au CRA de Vincennes à la suite de la mort d’un “retenu” étaient prévisibles. Ils sont la conséquence de la politique voulue par Nicolas Sarkozy, décidée par le gouvernement et menée par le ministre Hortefeux.

  

Celui-ci avait prévenu qu’il agirait dans son ministère “sans état d’âme”. Effectivement, il agit “sans état d’âme”… Politique du chiffre : honteuses rafles au faciès qui renvoient à des souvenirs non moins honteux/arrestations aux guichets des préfectures/quotas d’expulsions/centres de rétention remplis où se multiplient tentatives de suicide et automutilations/appels à délation… et aujourd’hui, ce projet de directive européenne – la circulaire de la honte – qui prévoit d’étendre la rétention à 18 mois, la détention et l’éloignement des personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, victimes de tortures) et des mineurs isolés, le renvoi des étrangers dans un pays de transit. Le ministre Hortefeux s’est dit “heureux” de son action dans une récente conférence de presse . On en voit ajourd’hui les résultats. Pour le sans-papiers, partout, tout le temps, la peur. Peur en allant au travail, en revenant… peur des enfants quand un parent ne rentre pas. La peur… et parfois la mort… Chulan Liu, 51 ans, se défenestre par peur de la police. John Maïna, 19 ans, se pend après avoir reçu le refus ultime de sa demande d’asile ; Baba Traoré, 29 ans, se jette dans la Marne pour fuir un contrôle et meurt d’un arrêt cardiaque.

Il faut qualifier cette politique : xénophobie d’Etat, politique indigne, qui en stigmatisant l’étranger, incite au racisme et au communautarisme. Ceux qui conçoivent une telle politique, qui élaborent de tels plans et stratégies d’expulsion, qui décident, ordonnent ont des idées, des pensées moralement répugnantes qui conduisent ceux qui les exécutent à commettre des actions elles aussi moralement répugnantes.

L’Europe se transforme en une véritable forteresse et met en œuvre des moyens démesurés pour empêcher l’accès à son territoire et expulser les sans-papiers. Ces hommes, ces femmes ne sont pas des criminels. Ils travaillent et participent à l’économie du pays, ils accroissent la richesse produite. Ils cotisent à la Sécurité Sociale mais n’ont pas le droit de tomber malade, ils cotisent à l’UNEDIC mais n’ont pas droit aux indemnités chômage, ils cotisent aux caisses de retraite mais ne pourront en bénéficier, ils payent des impôts mais ne peuvent accéder à la citoyenneté. Depuis deux mois, des centaines d’entre eux expriment par la grève une revendication fondamentale, le droit de vivre dignement et sereinement dans le pays où ils travaillent. Ces grèves témoignent qu’ils ne sont pas à part dans la société, mais au cœur du mouvement social.

Les centres de rétention administrative – ces “horreurs de la République” comme les qualifiait justement le rapport Mermaz en 2001, sévèrement jugés par Alvaro Gil-Robles, commissaire européen aux Droits de l’homme, par les rapports annuels de la Cimade et de la LDH – sont des lieux de désespoir qui génèrent des situations explosives. La Fédération SUD Education exige leur fermeture. Il faut en finir avec cette politique brutale et inhumaine et promouvoir une politique qui respecte les Droits de l’Homme, la liberté d’installation, le droit de vivre en famille, le droit d’aller à l’école sans la peur au ventre et rétablisse en France un véritable droit d’asile.

La Fédération Sud éducation appelle les personnels de l’Education nationale à renforcer l’activité militante des collectifs de solidarités avec les sans-papiers et plus particulièrement le Réseau Education sans Frontières.

Saint Denis le 23 juin 2008


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