Suicide de Dinah : quand la lesbophobie et le racisme tuent, l’éducation nationale se tait

mardi 9 novembre 2021
par  sudeducationalsace
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Sud éducation Alsace tient à apporter son soutien à tou•te•s les proches de Dinah, une lycéenne de Mulhouse, qui a mis fin à ses jours au début du mois d’octobre.

D’après les témoignages qui nous sont parvenus par la presse et différents médias, Dinah a subi un harcèlement homophobe et raciste pendant deux années scolaires consécutives, en 4e et en 3e. Selon les témoignages de la famille, la direction du collège était au fait de ces violences et a préféré les minimiser. C’est inacceptable.

Le rectorat de l’académie de Strasbourg, pourtant auréolé du label « égalité et diversité », est resté muet suite à ce nouveau drame. Du côté du ministère, on attend toujours une réaction. Le ministre Jean-Michel Blanquer reste plus prompt à faire la chasse aux islamogauchistes, à dénoncer la montée du « wokisme », ou encore à menacer les personnels qui selon lui ne respecteraient pas assez les valeurs de la République. Ses obsessions réactionnaires pour une laïcité à géométrie variable lui font perdre de vue les enjeux liés à la lutte contre le racisme et les LGBTphobies à l’Ecole. Sa récente censure du projet de circulaire sur l’accueil des élèves trans au profit d’un texte très insuffisant en témoigne.

Cela fait 8 ans que les expérimentations des ABCD de l’égalité ont été supprimées sous la pression honteuse de l’extrême-droite, et sans avoir jamais été étendues à l’académie de Strasbourg. Il s’agissait du seul programme ambitieux de lutte pour l’égalité entre filles et garçons et contre les LGBTphobies en milieu scolaire. Depuis, rien ou presque n’a été mis en place, que ce soit au niveau national ou académique, pour permettre aux enseignant•es de se former à ces questions. Aucun matériel pédagogique n’a été produit sur les questions d’identité de genre ou d’orientation sexuelle alors qu’il est plus qu’urgent de pouvoir évoquer ces sujets avec les élèves qui sont statistiquement les premières victimes et les premiers auteurs de ces actes de violences en milieu scolaire d’après le rapport de SOS Homophobie datant de mai 2020. Il y a urgence, enfin, à (ré)introduire la notion de genre dans les programmes scolaires.

Après Doonah à Montpellier, Fouad à Lille et Dinah à Mulhouse, il ne faut plus se limiter à quelques affiches et un numéro vert. La lutte contre le racisme et le patriarcat doit passer par des politiques d’égalité, l’accompagnement des jeunes LGBTQIA+ à l’école et la déconstruction des stéréotypes liés à l’hétéronormativité qui sont à l’origine de ces violences en milieu scolaire et dans la société.


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