Les conditions de cette rentrée 2020 sont catastrophiques pour les personnels de l’éducation. Le lycée, qui continue de payer très cher la réforme mise en place depuis l’année scolaire dernière, connait de graves difficultés au niveau des emplois du temps, à trouver des professeur•es principaux•ales alors que de moins en moins de collègues travaillent avec toute une classe. Dans certains établissements, les emplois du temps s’étendent du lundi au samedi sans interruption.

Dans la situation sanitaire actuelle, le protocole sanitaire reste appliqué à géométrie variable en fonction des écoles et des établissements, entrainant parfois l’absence de savon et de gel dans les salles de classe, l’absence de consigne pour l’utilisation des équipements collectifs (salle informatique et équipements sportifs) : la rentrée n’a pas été préparée partout de la même façon et certains établissements n’auraient pas dû ouvrir.

Cette situation est très inquiétante alors que les personnels ne sont toujours pas dotés d’équipements de protection au sens du Code du Travail et que le nombre de classes et écoles qui ferment n’a cessé d’augmenter depuis la rentrée.

Quant aux personnels fragiles, ils sont incités à se mettre en arrêt maladie avec jour de carence et le risque d’être à mi-traitement après trois mois s’ils ne peuvent poursuivre en télétravail. Cette situation n’est pas tenable à long terme.

Le port du masque en permanence génère un épuisement des personnels et dégrade les conditions de travail dans des salles de classe souvent bondées. A cela s’ajoute parfois des changements de salle à chaque interclasse. On demande maintenant aux enseignant•es de cumuler enseignement en présentiel et à distance pour répondre aux besoins des élèves écarté•es des établissements et écoles.

Dans l’enseignement supérieur, la mise en place d’un pseudo protocole sanitaire amène la présidence de l’UDS à se décharger sur les échelons inférieurs au niveau local sans prendre ses responsabilités. Cette dernière privilégie un plan de communication avec la mise en place des brigades sanitaires chargées de faire respecter, entre autres mesures le port du masque auprès des étudiant•es.

La hausse démographique du nombre d’étudiant•es ne s’est pas accompagnée d’une hausse du taux d’encadrement et les conditions d’étude et de travail se sont largement dégradées.

Cette situation sanitaire et les réponses inadaptées du ministère et des hiérarchies locales sont très inquiétantes et Sud éducation Alsace soutiendra les collègues qui chercheront à protéger leur santé en exerçant leur droit de retrait.

Plus que jamais un plan d’urgence dans l’éducation est nécessaire qui doit passer par :

• le recrutement massif de personnels de l’éducation et de l’ESR permettant de réduire le nombre d’élèves par classe ;
• la mise en place d’un protocole permettant de protéger la santé de tous les personnels, des élèves et leurs familles ;
• le retrait de la réforme des lycées ;
• le retrait des E3C et le retour du baccalauréat comme un véritable examen national en fin d’année ;
• le retrait du jour de carence ;
• la fourniture de masques gratuits pour les élèves et les étudiant•es.