Strasbourg : avec le confinement augmentation de la brutalité policière !

Communiqué de Sud éducation Alsace et Solidaires Alsace
vendredi 24 avril 2020
par  sudeducationalsace
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Le syndicat Sud éducation Alsace et l’union syndicale Solidaires Alsace dénoncent les violences policières survenues à Strasbourg et ailleurs et soutiennent les habitant-es et la jeunesse des quartiers populaires.

Depuis le début du confinement et tout au long de son déploiement, une recrudescence des scènes de violences policières a été observée. A Strasbourg, le quadrillage des quartiers populaires notamment de l’Elsau et de la Meinau ne fait pas de doute sur la volonté de réprimer principalement leurs habitant-e-s pauvres racisé-e-s et souvent jeunes. Dès le 18 mars, un homme de 18 ans habitant dans la cité du Hohberg à Koenigshoffen est roué de coups lors de son interpellation par la police nationale alors qu’il se rendait à son domicile en fin de journée [1] et [2]. Depuis, les violences policières se sont multipliées. Le 7 avril, un jeune se réveille dans un lit d’hôpital après avoir été inconscient plusieurs heures suite à son interpellation par la police municipale dans le quartier du Neudorf [3]. Les policiers porteront plainte contre lui et il sera condamné par la justice le jour même. Le 11 avril, lors d’une intervention pour tapage diurne en plein centre de Strasbourg, deux personnes qui filment la scène depuis leur balcon sont insultées, intimidées et menacées par la police municipale [4].

Ces violences se sont multipliées sur tout le territoire national : Grigny, Torcy en Seine et Marne, Ivry et Villeneuve Saint Georges dans le Val de Marne, Asnières sur Seine, Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Villeneuve-la-Garenne, Chanteloup les Vignes, Montpellier, Limoges,.. Partout, les rues vidées de toute circulation semblent favoriser ces violences : humiliation, gazage, tabassage, interpellation violente, mutilation et jusqu’à donner la mort sans qu’aucune poursuite ne soit engagée contre leurs auteurs avec pour conséquence un embrasement légitime de ces quartiers pour que ces violences à leur encontre cessent.

ll y a presque dix ans, Amnesty internationale s’alarmait de l’impunité policière en France et la situation n’a pourtant fait que s’aggraver depuis. Les méthodes de coercition, tout droit héritées de la guerre d’Algérie et perfectionnées « sur le terrain » des quartiers populaires depuis 60 ans ont ainsi été opportunément transposées à d’autres mouvements sociaux, comme récemment ceux contre les lois travail 1 et 2 ou celui des gilets jaunes. Dans la situation actuelle, il semble que plus personne ne contrôle la police qui agit dans une indifférence relative.

Cette gestion coloniale de la crise sanitaire touche principalement les quartiers populaires et les populations les plus pauvres et s’appuie sur un traitement médiatique raciste et classiste du respect des mesures de confinement, où un deux poids deux mesures se révèlent lorsqu’il s’agit d’en rapporter les infractions. Il est facile de romantiser la question du « rester chez soi » lorsqu’on bénéficie de l’espace et du confort suffisant à son intimité. Le discours dominant nous donne plus à voir des privilégié-e-s désœuvré-e-s que des travailleur-euses pauvres forcé-e-s de sortir travailler par le moyen de transports bondés.

C’est en fait une triple peine que subissent les habitants-e-s des quartiers populaires :
- les conditions de vie les plus difficiles (logements exigües et parfois insalubres...)
- les conditions de travail les plus dangereuses (davantage de travailleur.euses en présentiel, sécurité sanitaire défaillante...)
- le racisme d’Etat s’incarnant dans les institutions policière et judiciaire.

En s’appropriant les corps et leurs histoires, l’institution judiciaire dépouille les victimes et leurs familles de leurs mémoires, parachevant ainsi le processus colonial. C’est pourquoi il est essentiel en cette période de crise sanitaire, politique et sociale de relayer et soutenir la parole des concerné-e-s.

  • Nous condamnons cette terreur qui doit cesser et nous apportons notre soutien aux victimes, aux jeunes et à leurs familles.
  • Nous appelons à rester vigilant.e.s et solidaire.s notamment en utilisant l’application « Urgence violences policières » et en relayant le plus possible ces faits.
  • Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ces violences policières et que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles.

7 familles de victimes de violences policières ont décidé de porter plainte pour obtenir justice face à ces violences policières. Il est possible de les soutenir en participant à cette cagnotte : https://www.leetchi.com/fr/c/w38YMOb5



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