On se lève et on se bat

Communiqué de Sud éducation Alsace
vendredi 6 mars 2020
par  sudeducationalsace
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Lors d’une interview télévisée du 3 mars, Jean Michel Blanquer a déclaré au sujet de la récompense reçue par Roman Polanski aux Césars : « Il faut être attentif à toujours bien distinguer l’œuvre de l’auteur. Je continuerai à regarder la Joconde même si j’apprenais beaucoup de défauts (SIC) de Léonard de Vinci ». Par ce curieux exercice de dissection politique, devons-nous alors comprendre que le viol et la pédophilie ne seraient que des « défauts » ?

En tenant de tels propos, le ministre contribue encore une fois à soutenir un discours qui culpabilise les victimes, renforce la culture du viol et développe le sentiment d’impunité chez les agresseurs.

Le manque de prise de conscience de la part du ministre n’est guère étonnant puisqu’il avoue lui-même n’avoir « pas beaucoup réfléchi à ce point-là » et se défausse sur le ministre de la culture.

Cette distinction entre l’artiste et son œuvre n’a pas lieu d’être puisque ce n’est pas le film J’accuse, mais bien le réalisateur Roman Polanski qui a été récompensé. Ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à suggérer, au travers de son film, un parallèle insupportable entre le féminisme et l’antisémitisme. Notons également que ceux qui avancent cette distinction entre l’homme et son œuvre sont beaucoup moins enclins à l’appliquer aux femmes.

De l’école à l’Université, des collègues et des élèves dénoncent de plus en plus des situations de violences sexistes et sexuelles. Le silence que leur opposent les institutions est alors assourdissant. Pire encore, l’éducation nationale tente souvent d’étouffer les affaires qui la secouent : elle conseille parfois aux personnels et même aux organisations syndicales de garder le silence. Comment s’étonner dès lors que la circulaire du 9 mars 2018 qui prévoit la protection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles, ne soit pas appliquée ? Les collègues ayant dénoncé les violences subies n’ont bénéficié ni d’une protection ni d’un accompagnement convenables.

Si les dominants serrent les rangs, c’est parce que la peur et la honte sont en train de changer de camp.

SUD Education soutient toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes et revendique :

  • un véritable protocole d’accord social pour que les violences sexuelles cessent !
  • une réelle prévention des paroles/actes/agressions sexistes et LGBTQIphobes dans l’éducation nationale et des mesures à la hauteur des enjeux !

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