Les personnels et étudiant•e•s de l’Université de Strasbourg sont-ils mis sous surveillance ?

Communiqué de presse intersyndical du 20 février 2020
vendredi 21 février 2020
par  sudeducationalsace
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Les départements de sûreté intérieure se multiplient dans les universités, les sociétés de sécurité privées s’établissent sur les campus, la surveillance vidéo se généralise, alors que les franchises universitaires sont régulièrement bafouées par la présence de la police dans les établissements.

L’Université de Strasbourg, qui s’est singularisée ces dernières années par une anticipation et une application zélée de toutes les réformes, se veut probablement à la pointe des dispositifs de surveillance et d’anticipation des mouvements sociaux.

Face à plusieurs dérives qui pourraient remettre en cause nos libertés fondamentales, les organisations signataires estiment qu’il est aujourd’hui de leur responsabilité d’alerter les personnels sur les informations dont elles disposent et sur les démarches qu’elles ont engagées.

Dans un courrier du 4 février dernier (à lire ci dessous), nos organisations ont interrogé le Président de l’université et le Directeur général des services sur des faits dûment constatés ou méritant d’être vérifiés.

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Lettre intersyndicale UDS sécurité privée

Tout d’abord sur des pratiques de la société de sécurité privée prestataire de notre établissement. Notre inquiétude portait notamment sur une possible pratique de fichages d’étudiant•e•s et de personnels. Nous avons demandé la mise en place de mesures permettant, soit de lever ces suspicions, soit de les confirmer. Nous précisons que si le prestataire de sécurité privée a très récemment changé, les salariés restent, pour beaucoup, les mêmes. Or des comportements similaires ou tout aussi graves, ont été constatés. A titre d’exemple, ce jeudi 6 février, plusieurs témoins ont fait état de la présence d’au moins un salarié de la société de sécurité privée aux abords de la manifestation intersyndicale au niveau de la Place de la République. Des étudiant•e•s sont allés à sa rencontre pour savoir s’il était en service, ce qu’il a reconnu avant de justifier sa présence en dehors du campus en disant qu’il avait des ordres. De qui émanaient ces ordres ?

Notre courrier s’interrogeait ensuite sur les missions du fonctionnaire-adjoint de sécurité et de défense de notre université, sur la nature des rapports qu’il rédige suite à ses tâches de surveillance des AG ainsi que sur les destinataires de ses rapports.

Enfin nous demandions que toute la lumière soit faite sur les décisions et les ordres éventuels qui ont pu mener à de telles dérives, mais aussi sur l’utilisation et le devenir des données personnelles collectées par les sociétés de sécurité privées et par le fonctionnaire-adjoint de sécurité et de défense.

Le mercredi 12 février, nos organisations ont été destinataires d’un courrier émanant du Directeur Général des Services qui apportait, au nom du président et en son nom propre, des éléments de réponse à nos questions et demandes. Ces réponses, que nous publions avec l’accord des auteurs (à lire ci dessous), nous semblent très lacunaires. Nous invitons donc le Président Michel Deneken à prendre nos questions avec plus de sérieux et à y répondre publiquement avec précision, afin de rassurer notre communauté de recherche et d’enseignement sur la préservation de nos libertés fondamentales.

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Réponse présidence sécurité privée

L’intersyndicale de l’Université de Strasbourg,
CNT-STP67, DICENSUS, FO-ESR, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, Solidaires Étudiant•e•s Alsace, Sud Éducation Alsace.


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