Vers la fin de la gratuité des facs ?

vendredi 11 mai 2007
par  sudeducationalsace
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La route conduisant à la privatisation d'un service public est connue : on commence par miner son fonctionnement en amputant ses budgets ; on continue en invoquant la liberté et l'abondance que procurerait à ce service dégradé, "en retard", son entrée dans l'univers de la concurrence. On casse pour devoir "réformer", réforme rimant dans le cadre de l'Education et de la Santé, avec la fin de la gratuité.

Aux Etats-Unis, où le prix des études supérieures est souvent prohibitif, les chaires universitaires portent le nom des entreprises privées qui les financent (ainsi Mme Laura Tyson, ancienne conseillère économique du président Clinton, fut ensuite "professeur Bank of America" à la business school de l'Université de Berkeley). Une pratique de ce genre ne tardera peut être plus à se généraliser en France. Paris-Dauphine a ouvert la voie, l'Institut politique de Paris vient de l'emprunter : pourtant public et largement financé par l'Etat, Science Po a récemment fait appel à la générosité de ses anciens élèves.

Faut-il que les détenteurs des plus grosses fortunes, qui possèdent déjà les principaux moyens d'information et de communication, déterminent désormais les priorités de l'enseignement et de la recherche ? Pour le Collège de France, la réponse semble entendue, puisqu'il vient de créer sa première chaire entièrement financée par des fonds privés, ceux de la Fondation Bettencourt Schueller (Mme Bettencourt, héritière de fondateur de L'Oréal, compte au nombre des principales fortunes de France). Le titulaire de cette chaire est le patron d'une entreprise de biotechnologie cotée en bourse...

 

Ce qu'ils en pensent...

Concernat l'université, M. Nicolas Sarkozy n'a pas dissimulé ses intentions : " il faut donner de l'autonomie et de la liberté à nos universités afin qu'elles puissent s'adapter et gagner en réputation et en attractivité. Il faut leur permettre d'accéder à des financements innovants, y compris privés."

Parlant de "dynamiter" le système universitaire, l'ancien ministre socialiste Dominique Strauss Kahn lui a fait écho : " Pour moi,il n'y aurait pas de scandale à ce que la chaire de physique nucléaire de Paris-VI soit financée par EDF, si EDF trouve que c'est bon pour son image"...

Article extrait du journal de Sud Education 29.

 

 


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