Qui a peur des AG unitaires ?

dimanche 20 mars 2016
par  sudeducationalsace
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Rappel des faits

Ce jeudi 17 mars, la mobilisation des étudiant.e.s et des personnels de l’Université de Strasbourg contre le projet de « loi-travail » a débuté au Patio par une Assemblée Générale unitaire constructive – mais trop courte – qui a pris la décision de poursuivre les discussions au Palais Universitaire, lieu d’arrivée de la manifestation légalement déposé en préfecture.
Des cours empêchés... par décision de la présidence. Vers 14h30, alors que se déroulait la manifestation, la présidence de l’Université a fait évacuer et fermer pour le reste de la journée le Palais Universitaire, au prétexte de menaces de blocage du bâtiment. Peu après, l’accès au bâtiment du Patio a été à son tour bloqué par des agents de la Brigade Anti Criminalité pour empêcher la tenue de l’AG. Même scénario à la Faculté de Droit... Les étudiants ont alors gravi les marches pour exprimer leur mécontentement. Quelques minutes plus tard, les policiers de la BAC seront rejoints par une unité de la sécurisation de la direction départementale de la Sécurité Publique du Bas-Rhin. En quelques secondes, cette unité a pris position devant les agents de la BAC et, sans aucune sommation, a commencé à matraquer à l’aveugle et à gazer les jeunes manifestants dont plusieurs ont été blessés. Un déchainement de violence aussi soudain et injustifié est proprement intolérable ! Les forces de l’ordre n’ont pas à faire couler le sang des étudiants sur les campus au cours de manifestations pacifiques !
On pourra se rendre compte de l’enchaînement des faits en visionnant deux courtes vidéos publiées par la Feuille de chou : https://youtu.be/uMNK55oh65Y et https://youtu.be/MNEKc9yzWDc.

Un responsable au niveau local : le président de l’université
Dans la République française, le cadre légal de toute intervention policière sur un campus est régi par les franchises universitaires dont les présidents d’université sont garants. A Strasbourg, l’intervention musclée des forces de l’ordre a été assumée par Alain Beretz [1].
Sud éducation Alsace considère que non seulement le président Beretz n’a par conséquent pas tenu son rôle de garant des franchises universitaires, mais qu’en outre, il a par cette décision organisé un blocage d’une partie de l’université – alors même que les manifestants n’ont jamais voulu en arriver là ! C’est la présidence et elle seule qui a causé ces dysfonctionnements. Le mouvement de mobilisation n’aura pas à être incriminé de perturbations qu’il n’a ni souhaitées ni causées.
Sud éducation Alsace appelle les personnels et les étudiant.e.s dont les enseignements ont été perturbés par cette décision à ne pas rattraper les centaines d’heures de cours du coup perdues.
Sud éducation Alsace condamne en outre les décisions prises à la légère, à partir d’informations incomplètes ou erronées qui ont conduit plusieurs manifestants à l’hôpital au nom soi disant du principe de « protéger les personnes ».

Une volonté politique d’étouffer l’expression de nos libertés collectives ?

La répression violente d’un mouvement semble en fait dépasser la seule responsabilité de la présidence de l’Université de Strasbourg. A Metz, cinq étudiants participant à un sit-in ont été placés en garde à vue et deux sont menacés de comparution immédiate. A Lyon, un étudiant a été extrait d’une AG par des agents de sécurité et remis à la police. A Paris, sur le site de Tolbiac, les CRS sont violemment intervenus dans un amphithéâtre pour empêcher la tenue d’une AG ce qui s’est soldé par plusieurs blessés...
Si le gouvernement prône le dialogue dans les médias, la stratégie du Premier Ministre M. Valls est claire : multiplier les provocations policières pour engendrer une radicalisation du mouvement afin de le décrédibiliser aux yeux de l’opinion. Même sous le mandat de M. Sarkozy, en 2009, de telles pratiques n’avaient pas été mises en œuvre. Cette violence en quelque sorte préventive est officiellement justifiée par l’« état d’urgence » perpétuellement prolongé par le « plan Vigipirate rouge » (comme l’a rappelé le 18 mars A. Beretz auprès du média News Tank). Désormais donc, la libre expression, le droit de manifester collectivement et au fond l’ensemble des libertés collectives sont réprimées par les autorités. Où est passé l’état de droit ? Quel sens peut encore avoir le mot « socialiste » dont se targuent ces mêmes autorités tout en mettant en place des lois scélérates ?

Poursuivons et intensifions la mobilisation !
A ce titre, le projet de « loi-travail » est une régression sociale sans précédent qu’il nous faut combattre. Etudiants et lycéens ont bien compris que la mise en place de cette loi serait délétère pour leur avenir et pour toute notre société.
Sud éducation Alsace appelle tous les personnels de l’université rejoindre et intensifier cette lutte en participant aux journées de mobilisation des semaines à venir.

Nous invitons tous les personnels de l’université et des organismes publics de recherche de Strasbourg à participer à

l’Assemblée Générale unitaire
Lundi 21 Mars à 12h
Amphi 2 du Patio

SUD Education Alsace
Dimanche 20 mars 2016


[1« Je dois protéger les biens et les personnes. J’ai appelé les forces de l’ordre quand j’ai jugé, avec les informations que je recevais, que la situation le nécessitait » (Dernières Nouvelles d’Alsace, 18/03/2016).


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