Grève du 10 février. Oui... Et après ?

jeudi 3 février 2011
par  julien
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Tardivement, notre syndicat a pris connaissance de l’appel unilatéral de la FSU à une journée de grèves et d’actions le jeudi 10 février.

Nous partageons bien entendu l’exigence d’une autre politique éducative qui motive cet appel à la grève, et notamment le refus des suppressions de postes et la nécessité d’un autre budget ; nous refusons les contre-réformes gouvernementales et pour notre part nous en revendiquons l’abrogation (mastérisation, programmes du primaire, aide personnalisée, suppression des RASED, réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels et bac pro 3 ans, dispositif (E)CLAIR, primes au mérite, individualisation des rémunérations…) ; nous revendiquons l’arrêt du recrutement de précaires et la titularisation de tou-te-s les précaires. Les raisons d’une mobilisation d’ampleur pour le service public d’éducation ne manquent pas !

Nous ne tiendrons jamais un discours anti-grève, car nous pensons que la grève est un instrument majeur des salarié-e-s dans leurs combats revendicatifs. Mais encore faut-il pour cela qu’elle ne soit pas dévaluée et qu’elle offre des perspectives crédibles de victoire. Or, personne ne peut avoir l’illusion que nous pourrions faire céder le gouvernement sur le noyau dur de ses contre-réformes ou sur sa politique de suppression de postes avec une grève d’un jour, même très largement suivie, ni même avec des journées d’action isolées, quelles qu’en soient les formes : pour espérer gagner, il faut un rapport de force de très haut niveau. Ni l’indispensable soutien de l’opinion populaire, ni des manifestations mensuelles, même massives, n’y suffiront.

Pour le moment, la seule perspective après le 10 février, ce serait le samedi 19 mars, avec une journée nationale de manifestation. Et après ? Une nouvelle journée d’action en avril ou en mai, et ensuite on nous expliquera que les examens approchant, il faut préparer une rentrée offensive (ce qui ne voudra surtout pas dire qu’il y aura un appel à la grève reconductible à la rentrée) ? Si tel est bien l’horizon, nous voilà reparti-e-s pour le rythme traditionnel des journées d’actions tous les mois ou deux, dont l’expérience de ces dernières années a montré l’inefficacité. Autant dire que cela suscite en nous une certaine lassitude…

Les collègues qui participeront à la grève du 10 le feront pour des revendications légitimes. Nous préférons être du côté de celles et ceux qui se mobilisent. C’est pourquoi SUD Éducation Alsace appelle à la grève le 10 février, mais il faudra proposer aux personnels des perspectives crédibles. Nous invitons donc les autres organisations syndicales à continuer et à renforcer le travail intersyndical et surtout à proposer des formes d’actions concrètes pour marquer le refus de la politique de régression sociale et éducative du gouvernement afin de construire ensemble une mobilisation massive, durable et efficace de la maternelle à l’université : relance de la campagne de refus du tutorat qui, si elle est suffisamment suivie peut mettre à mal la mise en place de la mastérisation, position commune contre le livret de compétences, organisation concrète du refus du dispositif CLAIR etc...

L’école n’est pas une entreprise.

L’éducation n’est pas une marchandise !

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Appel 10 février

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