Florimond Guimard est professeur des écoles à Marseille, militant syndical (SNUipp) et associatif. Il a comparu devant le tribunal correctionnel d’Aix en Provence le lundi 22 octobre. Il lui était reproché d’avoir participé à une manifestation non violente avec 200 autres personnes, le 11 novembre 2006 à l’aéroport de Marignane, contre l’expulsion d’un père de famille de deux enfants scolarisés à Marseille. On l’accusait de « violence volontaire sur agent » parce qu’un policier dont le pouce a heurté une barrière a obtenu un jour d’ITT. Il était accusé aussi de « violence en réunion et avec arme », l’arme en question étant sa voiture, avec laquelle il a suivi à distance la voiture des policiers qui emmenaient le père de famille.

Florimond risquait 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Compte rendu de l’audience du jour

La mobilisation pour Florimond a été forte, encore plus forte qu’en avril dernier. De toute la France, environ 3000 manifestants sont venus à Aix-en-Provence pour soutenir Florimond et dire, tous ensemble, « La solidarité n’est pas un délit ». Les enseignants des écoles des Bouches-du-Rhône se sont massivement déplacés.

Pendant l’audience, l’examen des vidéos de la manifestation du 11 novembre 2006 à Marignane a clairement montré que les accusations retenues à l’encontre de Florimond ne reposaient sur aucune réalité.

« Ni fait ni à faire »

C’est ainsi que le procureur a qualifié la procédure judiciaire ! Dans ses réquisitions, il a déclaré qu’il était dans l’impossibilité de requérir sur le chef d’accusation retenu. Il a ainsi demandé la requalification des faits en « rébellion », sans conviction… et a conclu en requérant « une peine symbolique (!) de 2 mois de prison avec sursis » et aucune amende.

Les trois avocats de Florimond ont successivement et brillamment plaidé sur les faits, sur la personnalité et le parcours personnel de Florimond et sur l’engagement des enseignants dans le RESF, pour les droits des enfants et, plus généralement, en rendant hommage à la profession d’enseignant et à ses combats pour toutes les solidarités. Ainsi, au terme de ces plaidoiries non dénuées d’émotions, le RESF a été redéfini en « Réseau Espoir Sans Frontières ».
Florimond est satisfait et soulagé à l’issue de cette journée.

Ses avocats confirment que la porte est ouverte pour la relaxe, même si une peine de principe (des € d’amende) n’est pas à exclure.

Le délibéré a été renvoyé au 21 décembre.

Message de Florimond Guimard à l’issue du procès :

Bonsoir,

MERCI, merci à toutes et tous d’avoir été présents d’une manière ou d’une autre, pas forcément physiquement donc, aujourd’hui à Aix en Provence.

Aux dizaines de messages de soutien, aux 20000 signataires de la pétition, aux 275 personnes qui ont déclaré par écrit vouloir comparaître à mes côtés, à ceux qui se sont rassemblés dans leur ville aujourd’hui devant les palais de Justice ou les sous préfectures, à celles qui sont venus samedi à Marseille ou lundi à Aix en Provence...

A tous MERCI.

Ce procès a été celui des méthodes liberticides de l’Etat en matière d’Immigration, en matière d’atteintes aux Droits de l’Enfant et a clairement démontré (y compris le procureur qui l’a reconnu) la légitimité du RESF et de son action.

Néanmoins, la contradiction entre la reconnaissance implicite de mon innocence expliqué par le procureur (« le doute doit profiter à l’inculpé », « une procédure ni faite ni à faire », « des policiers inexpérimentés », « le combat juste du RESF », « je m’en remets au tribunal »...) et sa réquisition (2 mois de sursis) demandant pour cela au tribunal une « requalification des faits pour rebellion et non violences sur agent » fait que nous sommes théoriquement des dizaines de milliers à être passible de poursuites judiciaires.

Désolé cherEs rebelles...
Seule la relaxe peut vous sauver !

Florimond

Article extrait du site de Sud Education Hérault :
http://sudeduc34.free.fr/