Contre la sélection à l’université : la Mobilisation s’accentue !

lundi 12 février 2018
par  sudeducationalsace
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Après 2 journées de mobilisation des personnels du second degré et du supérieur, des étudiant.es et des lycéen.nes, le 1er et le 6 février, la mobilisation va s’amplifier.

Le 8 février, une coordination nationale étudiante s’est réunie à l’initiative des organisations et associations CGT-Ferc, FO Fnec FP, FSU, SGL, Solidaires étudiant.e.s, SUD éducation, UNEF, UNL, UNL-SD, ASES, FCPE, Sauvons l’Université ! 36 universités étaient représentées. La coordination appelle à poursuivre la mobilisation, notamment à travers une journée d’action le 15 février et la convergence avec la journée pour les services publics le 22 mars 2018.
Lire l’appel de la coordination

A Strasbourg,

Le mercredi 14 février aura lieu une Assemblée générale étudiante, ouverte aux personnels et aux lycéen.nes, à 14h, au bâtiment Le Platane de l’Université de Strasbourg :
Plus d’information : facebook

Une assemblée générale spécifique aux lycéen.nes aura lieu le même jour, mercredi 14 février, à 16h au bâtiment Le Platane de l’Université de Strasbourg.
Plus d’information : facebook

La fédération SUD Éducation

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Pourquoi Parcoursup est une régression et non une réforme

argumentaire du groupe de travail « sélection » de la fédération SUD Education

- Concernant l’illégalité de la réforme : de façon inédite, le gouvernement nous demande d’appliquer une réforme qui n’a pas encore été adoptée par le parlement. La loi relative « à l’orientation et à la réussite des étudiants » qui modifie les règles d’affectation post-bac a en effet été adoptée jeudi 8 février par le sénat après l’assemblée nationale, mais le sénat a amendé le texte (en le durcissant). Par conséquent, même avec la procédure accélérée qui est utilisée par le gouvernement, le projet doit encore être accepté par une commission mixte paritaire réunissant des représentant-e-s des deux assemblées. S’ils ne s’y mettent pas d’accord, la loi sera rediscutée à l’assemblée nationale. Dans l’immédiat, les modifications qui sont apportées par les consignes du gouvernement à nos missions, à celles des conseils de classe et aux modalités d’affectation post-bac sont donc illégales car contraires au Code de l’éducation et aux autres dispositions légales qui les entourent. Or l’éthique du fonctionnaire engage à refuser les ordres illégaux.

- Concernant la non-hiérarchisation des vœux des élèves : concrètement, APB « envoyait » aux filières du supérieur, dans un premier temps, uniquement les candidatures des élèves qui les avaient mises dans leurs premiers choix. Les filières recevaient ainsi quelques centaines de dossiers. Avec la non-hiérarchisation des vœux sur Parcoursup, elles recevront toutes les candidatures, soit des milliers de dossiers, ce qui rendra leur tri beaucoup plus difficile. APB supprimait automatiquement les candidatures moins bien classées par les élèves lorsqu’ils avaient obtenu une place. Avec Parcoursup les élèves doivent renoncer à leurs candidatures eux-mêmes une fois qu’un vœu est satisfait. Cela risque de créer beaucoup plus de listes d’attente qu’APB. Ce n’est pas nous qui le disons, mais Le Figaro, des économistes et mathématiciens tels que le député LREM Cédric Villani, ou encore Pierre Mathiot, l’auteur du rapport sur la réforme du bac et du lycée !
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/...20180208ARTFIG00308-parcoursup-sera-t-il-encore-moins-performant-qu-apb.php
http://www.lemonde.fr/campus/a rticle/2017/11/16/apb-des-cher cheurs-s-inquietent-du-fonctio nnement-de-la-future-plate-for me_5216075_4401467.html
http://videos.senat.fr/video.533523_5a6fae2cec638.audition-de-m-pierre-mathiot?timecode=51%2098000

- Concernant les défauts d’APB : ce n’est pas un algorithme, qui est une simple solution technique, qui est responsable des problèmes rencontrés l’année dernière par certain-e-s élèves, mais le manque de places par rapport aux demandes, comme l’a expliqué le concepteur d’APB (http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/12/05/parcoursup-qui-succede-a-apb-risque-de-creer-du-stress-continu-pour-les-candidats-et-leurs-familles_5224705_4401467.html) :

lorsqu’on a 808 000 candidats inscrits en début de procédure sur APB, pour 654 000 places proposées dans l’ensemble des formations, je ne vois pas comment on a pu penser une seconde que la demande pouvait être satisfaite.

- Concernant notre compétence à remplir les Fiches avenir : il est très difficile de « prévoir » la réussite d’un-e étudiant-e dans une filière de l’enseignement supérieur à partir de ses résultats scolaires en terminale, comme l’explique Pierre Merle, sociologue de l’éducation (http://www.lemonde.fr/idees/a rticle/2018/01/27/pierre-merle -les-reformes-du-bac-et-de-l-a cces-a-l-universite-suscitent- de-multiples-reserves_5247929_ 3232.html) :

Le second problème, bien étudié par le psychologue Henri Piéron dès les années 1930, tient à la confusion ordinaire entre, d’une part, l’évaluation des apprentissages maîtrisés par les lycéens en classe de première et de terminale et, d’autre part, l’évaluation de leurs aptitudes à suivre avec succès certaines filières de l’enseignement supérieur. Dans certaines disciplines, telles que les mathématiques, la physique ou la chimie, le niveau de compétences maîtrisées à la fin de la classe terminale, pour autant que celui-ci soit convenablement évalué par les notes, est un prédicteur satisfaisant de la réussite dans le supérieur. En revanche, les notes obtenues au cours de l’année de terminale ne sont pas de bons prédicteurs de la réussite universitaire dans les filières telles que la sociologie ou la psychologie, notamment parce que ces disciplines ne sont pas enseignées en lycée.

- Concernant l’échec en premier cycle universitaire : le gouvernement communique beaucoup sur le taux d’échec en licence, qu’il estime à 60 %, chiffre dans lequel il intègre toutes les personnes qui ne valident pas toutes les matières dès la première année (parce qu’elles échouent à tout ou partie des examens, mais aussi parce qu’elles se réorientent, abandonnent une formation parce qu’elles ont obtenu un concours qu’elles préparaient par ailleurs...). Un autre chiffre est tout aussi éclairant : 80 % des étudiant-e-s qui entrent dans le supérieur en ressortent avec un diplôme, ce qui est remarquable si l’on considère les moyens mis à disposition de l’enseignement supérieur et les conditions d’études (Insee, https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2492171/FPORSOC16b_EC2_enseignement.pdf, p. 27).

- Des motions ou décisions de ne pas remplir les Fiches avenir ou d’y mettre systématiquement les avis les plus favorables ont été adoptées dans de nombreux lycées : les collègues qui prendraient ce type de décision ne mettent donc pas en difficulté leurs élèves par rapport aux candidat-e-s des autres lycées.


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